SEDD 2019 : Découverte du toit-terrasse de la Maison de la RATP

Retour sur la Semaine Etudiante du Développement Durable 2019 avec Melissa, qui nous emmène visiter le toit végétalisé de la Maison de la RATP à Paris !

 

 

Aujourd’hui, dans le cadre de la Semaine Etudiante du Développement Durable, je suis allée visiter le toit-terrasse végétalisé du siège social de la RATP, mis en place en novembre 2015 au moment de la COP21. Vu d’en bas, impossible de se douter que cet espace végétalisé existe, et pourtant…

 

 

Le voilà, au rez-de-chaussée du bâtiment, le toit-terrasse réaménagé en potager-poulailler-jardin partagé. De grands filets recouvrent le tout. Pas très esthétique, mais il faut bien se protéger des pigeons et rats affamés, attirés par tout ce qui pousse ici…

Ce sont des employés bénévoles de la RATP qui s’en occupent. La plupart étant des jardiniers débutants, ils sont aidés par la coopérative agricole Cultures en Ville (qui aide à mettre en place des projets en entreprise, maison de retraite, école et habitat collectif). Les plantes, légumes et fruits sont récoltés et consommés par les bénévoles eux-mêmes, car ils ne suffiraient pas à alimenter la cantine de la Maison de la RATP qui sert 2000 repas par jour !

Par contre, ce sont les poules du poulailler qui mangent une partie des déchets produits par la cantine. Mais comme elles ne sont que 4, le reste des déchets produits est récupéré par Moulinot, Entreprise Sociale et Solidaire qui transforme les déchets alimentaires en compost, lombricompost et énergie.

 

 

En plus du poulailler, on trouve des arbres fruitiers, un compost (qui accueille les fientes des poules et produit de l’engrais – économie circulaire !), des rosiers, un meuble à semis (pour planter des graines dans des petits pots avant de les replanter dans des plus gros), un espace avec des bacs fabriqués en matériaux de récup’, et des bacs pour faire de la culture hors-sol. Dans ces bacs, des expérimentations ont été menées avec AgroParisTech sur la composition des substrats (bois broyé, béton concassé, brique concassée) et pour déterminer si la pollution avait un impact sur les plantes, légumes et fruits produits ici. La conclusion est la suivante : l’impact de la pollution n’est pas si fort, à part pour certains herbes aromatiques (coriandre, romarin) donc il est tout à fait possible de produire des aliments comestibles en ville !

Dernière découverte, un espace dédié à l’aquaponie, un système qui unit la culture des plantes et l’élevage des poissons, ici des écrevisses d’eau douce, choisies car elles sont omnivores ! Là encore, ça fonctionne de manière circulaire :
– les déchets organiques servent de nourriture aux écrevisses
– les écrevisses produisent des déjections
– les bactéries présentes dans les billes d’argile transforment les déjections en nutriments pour les plantes
– et les plantes filtrent l’eau qui retourne dans le bassin des écrevisses
Pour la petite histoire, les bénévoles mettaient trop de déchets dans le bassin, des algues se sont formées, des poissons rouges ont été introduits pour manger les algues mais ils se sont trop reproduits. L’équilibre est difficile à trouver !

Pour l’instant, la RATP a déjà végétalisé 2 hectares, avec un objectif de 4-5 hectares d’ici 2020, dont 1,4 hectares dédiés à l’agriculture urbaine. D’autres projets sur des toits et également en sous-sol sont en cours, tout ça dans le cadre du plan de végétalisation de 100 hectares à l’horizon 2020 mené par la Ville de Paris.

Eh oui ! Il n’y a pas que sur les toits que ça se passe ! Je découvre avec surprise qu’à Paris et ailleurs, de nombreux projets d’agriculture urbaine se montent dans les souterrains, bien à l’abri des regards… et à l’aide de lumière artificielle (ce qui pose tout de même des questions environnementales) :

  • À Londres, la ferme Growing Underground cultive un potager à 33 mètres de profondeur
  • Sous le Parc Monceau, sur 4500 mètres carrés sont cultivées des micro-pousses dans un ancien tronçon de la ligne 3 du métro (selon la technique de l’hydroponie verticale, à creuser !)
  • Dans un parking sous-terrain de la Porte de la Chapelle sous un HLM, une ferme, La Caverne produit des champignons et des endives avec Cycloponics, une startup qui transforme les sous-sols urbains pour y produire des légumes.

Encore plein de lieux invisibles à découvrir !

 

 

Découvrez aussi un quartier durable construit au dessus d’un centre-bus de la RATP !

Photos et dessin : Melissa Depraz.

Article rédigé par Melissa Depraz, bénévole au REFEDD. Vous pouvez également retrouver ses articles sur son site !