Le RESES et anciennement REFEDD, est un réseau d’associations étudiantes qui mènent des projets en lien avec les enjeux écologiques et solidaires tels que l’alimentation, la biodiversité, le climat, les déchets et bien d’autres. D’où son intérêt pour les Objectifs de Développement Durable de l’ONU.
Les ODD qu’est-ce que c’est ?
Le 18 septembre était l’occasion pour les dirigeants.es mondiaux.ales de se retrouver lors d’un forum politique organisé par l’ONU, afin de traiter des questions de développement durable et tout particulièrement des Objectifs de Développement Durable. Pour rappel, ces derniers, au nombre de 17, ont été adoptés à l’ONU dans le cadre du programme de développement durable le 25 septembre 2015 par 193 pays.
Ces objectifs sont définis par le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire comme transformateurs globaux de la société, porteurs d’une « nouvelle feuille de route universelle pour relever les défis mondiaux liés aux changements climatiques, à la préservations des ressources naturelles, la solidarité territoriale et intergénérationnelle ». Tout cela en se reposant sur 5 enjeux transversaux que sont les « 5P » : peuples, planète, prospérité, paix et partenariats.
Se pose aujourd’hui la question de l’avancée de ces objectifs face à une urgence climatique et sociale de plus en plus médiatisée et présente.
Le bilan 8 ans plus tard :
Les chef.fes d’Etat et de gouvernement ainsi que les haut.es représentant.es des États membres ont exprimé leur inquiétude face à l’avancée de ces objectifs qui, 8 ans après leur lancement, ne sont en général qu’entre 12% et 15% en voie d’être atteints ou atteints.
Le défi reste donc de taille et illustre l’inaction totale dans laquelle ont été et sont toujours les gouvernements, voire la schizophrénie qui les paralyse, lorsque ces derniers vont jusqu’à parler de la mise en péril de la mise en oeuvre des ODD qui est soit beaucoup trop lente soit même en régression depuis 2015. Ce, du fait des nombreuses crises, sanitaires, financières, démocratiques, certes accentuées par la crise du Covid-19 mais qui n’en est pas la cause unique.
Pour illustrer l’avancement de ces ODD, nous pouvons prendre le cas des pays francophones qui sont révélateurs. En se basant sur l’Institut Francophone pour le Développement Durable (IFDD) et son rapport de mi-parcours des ODD, les 3 objectifs les plus couverts sont par ordre décroissant, l’ODD 7 « énergie propre et d’un coût abordable » (65%), l’ODD 16 « paix, justice et institutions efficaces » (63%), et l’ODD 4 « éducation de qualité » (61%). En général, dans les pays francophones, les ODD sont couverts à 51,4%. Un chiffre qui pourrait paraître assez satisfaisant si l’on ignorait que c’est un pourcentage qui stagne ou baisse depuis 7 ans, et que des ODD tels que la faim zéro, la réduction des inégalités, ou la consommation et la production responsable ne se trouvaient pas sous le seuil des 50% de couverture.
Et après ?
La question est maintenant celle des engagements ultérieurs et de la suite de la mise en œuvre de ces ODD sur les 7 ans à venir. Le président de l’Assemblée Générale des Nations Unies a lancé que « l’heure {était} venue de nous réengager en faveur des ODD et du programme 2030 ». Mais qu’en sera-t-il réellement ? Les crises, on le sait, vont se multiplier, il est donc nécessaire d’avoir un engagement plus fort qu’une réaffirmation de l’importance de la mise en œuvre de ces ODD. Car les premiers touchés seront ceux qui aujourd’hui ont le plus besoin de la réalisation des ODD, soit les pays les plus démunis. D’autant plus que l’appel de l’ONU à une action mondiale multilatérale paraît difficile lorsque les pays se tournent de plus en plus vers l’unilatéralisme et n’arrivent déjà pas à s’accorder unanimement sur une condamnation des attaques russes perpétuées en Ukraine.
Le bilan 7 ans après la naissance des Objectifs de Développement Durable est donc en demi-teinte, l’engagement symbolique des États semble toujours d’actualité et voué à se renforcer, mais ce non pas du fait de la réussite des ODD, mais bien de leur stagnation voire de leur régression. La route est donc encore longue mais peut déjà être tracée par l’engagement étudiant durant la Semaine Étudiante de l’Ecologie et de la Solidarité (SEES) portée par le RESES, qui à travers cette semaine valorise les actions étudiantes, mobilise et sensibilise les étudiant.e.s sur le territoire français aux enjeux environnementaux et sociaux ainsi qu’aux solutions durables, ce via l’Agenda 2030 les 17 ODD.
Article écrit par Léa Fournier, animatrice réseau du RESES à Lyon