J’ai testé pour vous : le supermarché coopératif La Louve

Membre de La Louve, le premier supermarché coopératif et participatif de Paris depuis l’été 2017, Cassandre, responsable communication du REFEDD vous explique son fonctionnement et les raisons qui l’ont motivée à rejoindre la meute. C’est parti pour la visite !   

Une pub Oasis ? Mauvaise pioche : vous êtes à La Louve ! © La Louve

Faire ses courses : un acte si naturel qu’on en oublie de se poser la question de savoir d’où viennent les produits que l’on met dans son caddie… enfin, presque. Lassée du modèle proposée par les enseignes de distribution conventionnelles (Franprix, Carrefour, Monoprix…) je cherchais un lieu où l’achat de produits bio, locaux et donc bon pour la planète et ma santé n’aille pas de pair avec le sacrifice de la moitié de mes revenus mensuels. C’est donc suite à la projection du film Food Coop, sortie début 2017, que j’ai décidé de me lancer dans cette aventure coopérative : et ça a matché !

 

La Louve, c’est quoi ? 

Le concept s’inspire de celui de la Park Slope Food Coop, un supermarché coopératif né dans les années 70 à Brooklyn (New-York) dont l’historique est présenté dans le film Food Coop. L’idée : un magasin entièrerement géré par ses adhérent.e.s. L’objectif : proposer des produits de qualité ET à bas prix. Utopique ? Pas tant que ça… Car La Louve, créée il y a maintenant près de 7 ans par des passionné.e.s décidé.e.s à sortir du système alimentaire proposé en France, ont fait naître le projet outre-Atlantique : une belle et grande première !

Actuellement, l’équipe La Louve c’est :

  • 7 salarié.e.s à temps plein
  • + de 5 000 coopérateur.trice.s
  • … et une meute de bénévoles hyper motivé.e.s à faire en sorte que le projet aboutisse (et y’a du boulot) !

Après plusieurs années de travail et un premier local de 60 m2 localisé dans le quartier de la Goutte d’Or, le magasin a ouvert ses portes en novembre 2016 dans le nord de Paris. Une surface de vente conséquente (1 500m2, l’équivalent d’une grande supérette) qui propose à l’heure actuelle des produits de (presque) tous les rayons : fruits et légumes, épicerie, boucherie, poissonnerie, fromagerie (testé et approuvé !), alcools, entretiens… Bref, je n’ai pour le moment jamais été frustrée de ne pouvoir y trouver certains produits de ma liste de courses.

Première surprise : découvir des rayons bien remplis ©Paris.fr

Pourquoi c’est moins cher que dans un supermarché classique ? 

C’est la raison principale qui m’a poussée à adhérer au projet : les prix des produits. Et si La Louve est en capacité de proposer des prix moins chers que ceux des enseignes traditionnelles, c’est dû à son auto-gestion. En effet, le magasin s’approvisionne directement auprès des producteurs.trice.s ce qui, par conséquent, supprime certains intermédiaires (distributeurs, grossistes etc.). Et moins d’intermédiaire = moins de dépenses dans l’achat des produits = des produits à prix (plus) bas en rayon. CQFD.

Ainsi, ce modèle d’autogestion permet d’une part de pratiquer des prix raisonnables tout en rémunérant correctement les producteur.trice.s et, d’autre part, de soutenir le développement d’une agriculture locale (et donc durable). On aura ainsi le plaisir d’y trouver des paquets de pâtes bio à 0,80 centimes d’euros ou des pommes de terre d’Ile-de-France à moins de 2 euros le kilo. Pour ma part, je ne me suis toujours pas remise du prix des melons : 2,80 euros pièce contre 5 euros dans la biocoop près de chez moi (allez : soupe de melon pour tout le monde !). Le passage à la caisse fait donc (presque) plaisir puisqu’un plein de courses pour 2 personnes me revient à environ 75 euros toutes les 2 semaines, contre près de 100 euros dans les enseignes de distribution traditionnelles : mon porte-monnaie me dit merci !

Ceci dit, il serait faux de penser que TOUS les produits proposés à La Louve sont moins chers, locaux et bio. En effet, pour répondre aux attentes des coopérateur.trice.s, les fondateurs et l’équipe salariée ont dû adapter l’offre des rayons. Ainsi, ne vous étonnez pas de croiser des avocats ou des mangues dans les étalages fruits et légumes, ou un sachet de râpé Paysan Breton au rayon fromage : et oui, il en faut pour tous les goûts… et tous les budgets !

 

Etre coopérateur.trice La Louve

Pour venir faire ses courses, une seule et unique étape : devenir coopérateur.trice. C’est ce statut qui vous donnera accès au magasin. En échange de pouvoir y réaliser leurs achats, et donc de bénéficier de tarifs avantageux, les membres de La Louve s’engagent à y consacrer 3 heures de travail auprès de l’équipe salariée, toutes les 4 semaines et sur un créneau fixe. Easy !

Entre le réapprovisionnement des rayons, la tenue de la caisse, le ménage, l’étiquetage des produits ou l’accueil…il y a le choix !  En plus d’avoir un accès illimité au magasin, cela permet de participer au financement, à la gouvernance et au fonctionnement de La Louve. Les décisions sont prises de manière collective (chaque coopérateur.trice dispose d’une voix) lors des Assemblées Générales (organisées environ tous les 2 mois) et tous les bénéfices sont réinvestis dans le fonctionnement du supermarché.

 

Une Assemblée Générale en toute intimité ©La Louve

La Louve : testée et approuvée !

Alors, prêt.e.s à rejoindre la meute des coopérateur.trice.s de La Louve ? Pour cela, il suffit de vous inscrire à une réunion d’information, organisée les soirs de semaine à Paris, dans l’ancien local de la Goutte d’Or. Celle-ci dure environ 2h30 et est animée par des bénévoles qui vous présenteront le concept de la coopérative dans les détails, aborderont la question des prix et réponderont à toutes vos interrogations.

A la fin de cette réunion, si vous êtes toujours motivé.e.s à rejoindre la joyeuse équipe des coopérateur.trice.s, vous pourrez alors choisir votre créneau de travail et contribuer financièrement à La Louve pour valider définitivement votre adhésion. Celle-ci est de 100 euros (l’équivalent de 10 parts de 10 euros) mais vous pouvez donner plus si vous le pouvez (et le souhaitez). Les bénéficiaires des minimas sociaux ou les étudiant.e.s qui disposent d’une bourse du CROUS échelonnée à partir du niveau 6 en sont exemptes et peuvent ne régler qu’une seule part (10 euros).

De plus, sachez qu’il est possible de faire adhérer une personne de votre foyer (votre moitié/votre coloc/votre frère ou votre soeur/votre chat) : du statut de « visiteur », il ou elle obtiendra alors le statut de « rattaché.e », ce qui lui permettra de venir faire ses courses en toute liberté, sans une présence obligatoire de votre part. Enfin, si pour une raison ou une autre vous êtes amené.e.s à quitter Paris, vous pourrez récupérer la totalité de votre investissement (100 euros, pour celles et ceux qui suivent au fond…) ou en faire don à la coopérative : it’s up to you !

Et pour les non parisien.ne.s, pas de panique ! La Louve commence à faire des petits aux 4 coins de la France : La Chouette Coop à Toulouse, La Cagette à Montpellier, Scopéli à Nantes ou L’éléfàn à Grenoble… le modèle du supermarché coopératif à l’air d’avoir de beaux jours devant lui !  

 

Pour aller plus loin :