Est-ce que tout est mis en œuvre pour faciliter l’intégration des vélos et des piétons en France ? (spoiler : c’est non) Comment faire pour mieux intégrer ces deux entités à la ville ? Nous avons pu nous entretenir avec l’ADMA (l’Académie Des experts en Mobilités Actives) pour en savoir plus ! Elin Lundmark, l’une des expertes formatrices a répondu à nos questions.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Elin Lundmark et je suis une des expertes-formatrices en mobilités actives de l’équipe
ADMA, l’Académie Des experts en Mobilités Actives. J’ai une formation d’ingénieure en génie civil
avec un master en mobilités et transports. Au sein de l’ADMA, je m’intéresse à rendre l’accès aux
mobilités actives plus inclusif (par exemple l’inclusion des enfants dans les projets de mobilités
actives), mais aussi aux questions liées à la marche, ou encore à l’adaptation des plans de circulation
aux modes actifs (c’est à dire la marche et le vélo). Je suis d’origine suédoise, et avant de rejoindre
l’équipe de l’ADMA, j’ai travaillé sur ces questions dans des bureaux d’études à Malmö (Suède) et à
Paris.
En quoi consiste l’ADMA ?
L’ADMA vise à accroître et diffuser l’expertise autour des politiques marche et vélo, dans tous les
territoires en France. C’est un objectif ambitieux, et pour réussir, le projet repose sur deux axes
distincts et complémentaires :
– Concevoir et dispenser des formations adaptées aux besoins de différents publics. Les
participants peuvent en effet être à la fois des élu·es, mais aussi des technicien·nes,
journalistes, usagères et usagers de l’espace public, et évidemment des associations,
étudiant·es et universitaires… Il s’agit pour l’Académie de complémenter les formations
existantes sur les mobilités actives, ou encore d’approfondir des aspects peu ou pas abordés.
Nos formations sont entièrement prises en charge par le dispositif des CEE (Certificats
d’Economies d’Energie) du Ministère de la Transition Ecologique jusqu’à juin 2023 : donc
aucun reste à charge pour les personnes qui suivent nos formations dans cette période
– Développer des ressources pédagogiques et techniques sur les sujets d’actualité, de
prospective et valoriser des bonnes pratiques liées au développement de la marche et du
vélo.
Un troisième axe d’action existe également pour l’ADMA et réside en la création d’une
Académie des Métiers du Vélo, permettant de répondre au besoin urgent de former de
nouvelles personnes à la mécanique vélo en France.
L’approche de l’ADMA est d’utiliser la pédagogie active et la facilitation visuelle pour rendre les
contenus les plus accessibles possible. Nous mettons en valeur les échanges entre participants,
souvent avec des profils variés.
Nous proposons des formations en distanciel, en présentiel et mixtes, sur des sujets tels que le
plaidoyer pour les modes actifs, les services marche et vélo, l’inclusion, la participation et la
cohabitation entre les différentes modes (entre autres).
En plus de proposer des formations, nous réalisons également des actions de sensibilisation dans le
cadre universitaire. Nous sommes par exemple intervenus récemment auprès des étudiant.e.s du
Master 2 “Transports et Mobilités” de l’Ecole d’Urbanisme de Paris (EUP). Pour 2022, nous avons des
conventions avec plusieurs universités.
Comment est né ce projet ?
L’ADMA est née du constat qu’il manque une vision intégrée du développement de la marche et du
vélo en France, et que l’offre de formation est encore peu développée et éparse. Pour tenter
d’apporter une réponse à ce problème, la FUB (la Fédération française des usagers de la Bicyclette,
qui regroupe 470 associations d’usagers à travers la France) et ROZO (société de conseil en
performance énergétique) ont développé ensemble le projet de l’ADMA. Le projet est porté par ces
deux structures et est entièrement financé dans le cadre des CEE, Certificats d’Economies d’Energie
(CEE) du Ministère de la Transition Écologique, évoqués précédemment, jusqu’en juin 2023.
Ce n’est pas le premier projet du duo FUB/ROZO : ils ont été co-porteurs du projet “coup de pouce”
vélo, intégré au programme Alvéole, entre avril 2020 à mars 2021. Parmi les actions du Coup de
Pouce Vélo figurait notamment l’aide financière destinée aux particuliers pour des réparations vélo
pouvant aller jusqu’à 50 euros par vélo.
Quels sont vos futurs projets ?
Après le lancement d’un premier catalogue de formation en septembre 2021, nous sommes en train
d’identifier les formations et les contenus à proposer pour 2022 : vous pouvez accéder à nos
publications et vous inscrire à notre newsletter pour en savoir plus. Les sujets de nos premières
productions ont été choisis à la suite d’un diagnostic auprès de différents acteurs et nous sommes
toujours à l’écoute de nouveaux besoins, de ressources et de formations. Si vous avez des demandes
plus spécifiques, des envies de monter en compétence sur telle ou telle dimension en lien avec la
marche et le vélo, n’hésitez pas à nous les communiquer pour que nous envisagions une prise en
compte dans nos futures productions.
Est-ce que vous avez une petite anecdote marrante à nous raconter sur
votre projet ?
Ce n’est pas une exagération de dire que nous sommes de vrais “geeks” de la marche et du vélo.
N’importe quelle sortie en équipe (même pour aller prendre un café à la pause déjeuner), est pour
nous une occasion d’observer des comportements des piétons et cyclistes, d’analyser des
aménagements et de prendre des photos et vidéos pour nos productions (par exemple pour cette
vidéo sur les lignes de désir).
Citations favorites ou recommandations de films/livres/albums
Je ne peux pas répondre pour toute l’équipe, mais je veux bien recommander deux livres que
j’apprécie beaucoup qui parlent de la mobilité active, ou plus précisément de la marche…. Le premier
livre c’est La ville à l’échelle humaine de Jan Gehl qui parle de comment analyser et planifier
l’espace urbain en prenant en compte les besoins et les envies des usagers de l’espace public. Le
deuxième livre, Dictionnaire pluriel de la marche en ville est le fruit du travail et de la mobilisation
du groupe transversal MUP – Mobilités Urbaines Pédestres (une équipe d’universitaire français
composé de différents laboratoires de recherche). Ce dictionnaire offre des notices sur beaucoup de
sujets du quotidien et sociétaux : il parlera aux étudiant.e.s en sciences sociales, en architecture et des
sciences de l’ingénieur, proposent des définitions pour « le genre », « la participation » ou encore le
« pédibus » entre autres.
Un grand merci à Elin d’avoir répondu à nos questions !
Et le RESES dans tout ça ?
Le RESES agit aussi pour la mobilité ! En avant première découvrez le projet YMEF !
Le projet Youth Mobility & Ecological Footprint (YMEF) s’inscrit dans une démarche collective visant à diminuer l’impact environnemental des mobilités des jeunes tant au niveau local qu’international. Dans un contexte d’urgence climatique et environnementale, nous interrogeons non seulement les pratiques et politiques d’éco-mobilités des établissements d’enseignement supérieur, mais également les mobilités de loisirs des jeunes en dehors du cadre scolaire.
Alors qu’émerge au sein des agences nationales Erasmus+ des réflexions sur l’impact environnemental du programme, avec ESN France nous avons initié une collaboration autour de l’impact environnemental de la mobilité des jeunes.
A suivre !
Quelques liens utiles
Vous voulez en savoir plus sur l’ADMA ?