Afterwork : les bifurqué.e.s du monde professionnel

En mai 2022, lors de leur cérémonie de diplôme, les étudiant.e.s d’AgroParisTech appelaient à bifurquer afin de ne pas exercer d’emploi “destructeur” pour l’environnement. Les étudiant.e.s d’AgroParisTech ne sont pas les seul.e.s à être dans une quête de sens vis-à-vis de leur carrière professionnelle. Pour approfondir ce sujet, nous avons convié lors du forum des métiers à l’Académie du Climat, Eva Julien, Loïc Ingea, Maëlys Silveira et Sébastien Kfoury afin qu’iels nous présentent leurs parcours. 

Avant toute chose : qu’est-ce qu’un.e bifurqué.e ? 

Du latin bifurcus, fourchu, bifurquer, verbe intransitif, signifie : “abandonner une direction pour en suivre une autre”. Jusque là, pas de surprise. Mais comment cela s’applique-t-il au monde professionnel ? Qui sont ces bifurqué.e.s dont les voix se font entendre ? 

Selon l’étude de Work Trend Index menée par Microsoft, 4,5 millions d’Américain.e.s ont quitté leur emploi en novembre 2021. Des néo-diplomé.e.s aux professionnel.le.s en milieu de carrière, beaucoup font le choix de tout quitter ou d’entreprendre dans un secteur ayant du sens, aligné sur leurs préoccupations.

Prenons un exemple concret : Loïc a commencé ses études en droit social et sciences politiques. Après un master de droit public, puis une année de césure, Loïc décide de tenter sa chance en volontariat en service civique au RESES. Initialement intéressé par le monde associatif, il découvre peu à peu les enjeux de la transition écologique. Tout s’enchaîne assez rapidement pour Loïc, dès la fin de son VSC, le RESES lui propose un post en CDI. Depuis, il n’a jamais quitté le milieu associatif. Aujourd’hui,  Loïc continue de travailler dans le milieu associatif, il est maintenant responsable d’un tiers-lieu à Saint-Denis.

Le point de rupture

Quel a été le déclic pour elleux ? Chacun.e d’entre elleux admettent avoir eu une longue période d’introspection. Cette “rupture”– de la même manière que leur parcours professionnel– n’est pas linéaire.  Sébastien a expliqué avoir eu rapidement l’envie de faire quelque chose d’utile, d’avoir un impact. Maëlys sentait un décalage entre ses aspirations et la vie professionnelle qu’elle construisait. C’est lorsqu’elle s’est rapprochée des Pépites Vertes qu’elle a enfin trouvé une « bouffée d’air”. Maelys n’était pourtant pas “destinée” à s’orienter vers ce secteur. Elle a tenté, s’est confrontée à des échecs avant de découvrir son métier actuel. Entre BTS esthétique, licence de management, rien ne la destinait à devenir responsable du club des Pépites Vertes. 

Sébastien a commencé ses études en droit international, conseil et assurance. Dès ses études, il a décidé de s’engager dans un programme d’insertion des personnes réfugiées via son université. C’est au cours de son année de césure que Sébastien a pu concrétiser ses velléités d’entrepreneuriat social. A travers ses nombreuses expériences (chez Each One, Ashoka France, makesense, Grandes Écoles de la Transition pour ne citer qu’elles). Sébastien a pu s’insérer dans un secteur ayant du sens.

Pour Eva, c’est l’expérience associative qui a été initiatique. Bien loin de ses études de droit international, elle a pu –via un stage– découvrir l’organisation d’une association étudiante. Soirées anti-gaspi, engagement, Eva “découvre un nouveau monde”. Après une autre expérience à la Ruche, Eva a vent d’un programme d’incubation proposé par Animafac. Depuis plus d’un an et demi, Eva est maintenant en charge de ce projet d’innovation sociale.

Quels sont leurs conseils pour bifurquer ?

Pour Maëlys, il faut “découvrir, aller au contact des personnes”. Ne pas hésiter à aller parler à des gens sur LinkedIn pour connaître les compétences qu’iels mobilisent, connaître une journée type etc. 

Eva recommande de ne pas  “ne pas se mettre la pression”. Tout le système scolaire puis universitaire est orienté de sorte à nous faire penser qu’une fois qu’on est quelque part, on y reste. Or, il n’en est rien !

Pour Sébastien, il faut, “faire un mini-mapping” afin savoir où vous en êtes dans votre vie professionnelle. En naviguant sur jobthatmakesense par exemple, vous pourrez découvrir une multitude de métiers, voir les offres d’emplois qui vous intéressent et le lien que ces dernières ont entre elles !

Le mot de la fin pour Loïc : “il faut tenter” 

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