Les 21 et 22 mai 2022, le RESES fêtera ses 15 ans ! Dans l’attente de cet événement, on revient sur les 15 grandes réussites du RESES. Aujourd’hui, on vous parle du plaidoyer !
100% des étudiant.e.s formé.e.s aux enjeux écologique et de solidarité : voilà un des deux objectifs du RESES. Après de nombreuses actions quant à l’amélioration du fonctionnement des établissements d’enseignement supérieur, le RESES, ses associations membres et partenaires se sont attaqués à la formation des étudiant.e.s.
Le contexte
Au printemps 2019, dans un contexte de forte mobilisation des jeunes autour de Greta Thumberg et du mouvement Youth for Climate, les lacunes des formations de l’enseignement supérieur en termes d’enjeux environnementaux ont été dénoncées par des associations, des élu.e.s et des citoyens. En effet, un rapport mettant en lumière le retard de l’enseignement supérieur français, de nombreuses tribunes ainsi qu’une proposition de loi se sont succédées pour mettre le sujet sur le devant de la scène.
Une coalition d’organisations de jeunesse, dont le RESES, a soutenu cette proposition pour la rendre visible et pour demander au gouvernement de s’en saisir. Ce soutien s’est exprimé particulièrement par le dépôt d’une contribution à la Convention Citoyenne pour le Climat, et par l’organisation, le 19 décembre dernier, de la journée Make Our Lessons Green Again : une journée entière de cours intégrant les enjeux environnementaux, à l’ENS à Paris, réunissant plus de 300 étudiant.e.s, des élu.e.s et des médias.
À la suite de cette journée, des porte-paroles de la coalition jeune ont été reçu.e.s au Ministère de l’Enseignement Supérieur (MESRI). Même si le gouvernement ne s’est pas saisi de cette proposition de loi, le Ministère a mis en place un groupe de travail dédié à l’intégration des enjeux environnementaux dans les formations de l’enseignement supérieur.
Le groupe de travail
Le groupe de travail “Enseigner la transition écologique dans l’enseignement supérieur”, créé en janvier 2020, est présidé par Jean Jouzel et réunit plusieurs parties prenantes de l’enseignement supérieur : des représentant.e.s de l’enseignement supérieur (France Universités, Conférence des Grandes Écoles), des représentant.e.s de collectivités territoriales, des personnalités scientifiques dans le domaine du climat et de la biodiversité, des représentant.e.s d’entreprises et représentant.e.s étudiant.e.s (la Fage, l’UNEF, le Collectif pour un Réveil Écologique et le RESES). L’objectif que le groupe de travail s’est fixé est le suivant : “Faire en sorte, à brève échéance, que 100% des apprenant.e.s dans le système d’enseignement supérieur français soient formé.e.s à la transition écologique et cela tout au long de leur parcours.”
Les représentant.e.s étudiant.e.s, avec les organisations de jeunesse, se sont organisé.e.s pour porter d’une voix commune la nécessité d’un socle commun obligatoire pour tou.te.s et la nécessité de l’intégration de ces enjeux dans toutes les formations spécialisées, quelles qu’elles soient.
Le rapport
Un premier rapport avait été remis en juillet 2020 à la ministre et formulait des recommandations à destination du MESRI ainsi que des propositions d’actions opérationnelles de court terme afin d’inciter et d’aider le MESRI à lancer ses premières actions dès la rentrée 2020/2021.
En février 2022, le second rapport, plus volumineux “Former aux enjeux de la transition écologique dans le supérieur” a été remis à la ministre. Ce rapport complète et détaille les enjeux, les compétences à acquérir, les modalités de mise en œuvre pour atteindre l’objectif de 100% d’étudiant.e.s formé.e.s aux enjeux écologiques d’ici 5 ans.
Ce second rapport est donc le fruit de deux années de travail et de collaboration entre de nombreu.ses.x acteur.trice.s de l’ESR, motivé.e.s et engagé.e.s pour la transition écologique de l’enseignement supérieur. Ce groupe de travail a également été une belle occasion pour les organisations représentatives et les associations étudiantes de travailler de concert pour un objectif commun.
Toutefois, trois ans après le constat et l’appel massif des étudiant.e.s, les organisations étudiantes attendent du MESRI et des autorités publiques qu’elles passent des discours à l’action. Déjà en mai 2021, 8 mois après la remise du premier rapport, le MESRI n’avait entamé aucune démarche malgré les nombreux leviers d’actions à gains rapides à sa disposition. Aujourd’hui nous attendons des établissements qu’ils se saisissent du rapport mais surtout que le MESRI les accompagne dans cette démarche et qu’il mobilise les financements nécessaires pour atteindre les ambitions du groupe de travail.
Les autorités publiques ont désormais toutes les clés pour atteindre l’objectif des 100% d’étudiant.e.s à Bac+2 formé.e.s aux enjeux écologiques. Le RESES continuera à dialoguer avec le MESRI et les acteur.trice.s de l’écosystème de l’ESR pour s’assurer que le rapport ne sombre pas dans l’oubli. Au lendemain de la réélection d’Emmanuel Macron et avec le potentiel changement de gouvernement à venir, nous espérons que la transition écologique de l’enseignement supérieur sera une priorité du prochain quinquennat.
Le RESES développe son plaidoyer
Le RESES a décidé d’agrandir son équipe pour renforcer son plaidoyer, en accueillant pour la première fois une salariée dédiée au plaidoyer pour mieux porter la voix des étudiant.e.s, notamment sur l’intégration des enjeux écologiques et solidaires dans les formations de l’enseignement supérieur.
Dans le même temps, nous avons rédigé un guide pour faire du plaidoyer sur son campus. Cet outil vise à aider les étudiant.e.s à passer à l’action et à se faire entendre sur leur campus. En effet, 58% étudiant.e.s s’estiment être les acteur.trice.s les plus actif.ve.s sur leur campus sur les enjeux écologiques. Ce guide a pour objectif d’apporter les clés de compréhension des rouages des établissements (en particulier les universités) afin que les étudiant.e.s qui le souhaitent puissent se lancer dans des stratégies de plaidoyer efficaces. Il retrace les grandes étapes d’une stratégie de plaidoyer. Il est axé sur un plaidoyer en faveur de l’intégration des enjeux écologiques et solidaires dans les formations des universités, mais peut tout à fait être utilisé à d’autres fins.