Astuce anti-gaspillage : Glaner en ville !

Concrètement le but est d’économiser mais également de prendre conscience et, à son tour, de sensibiliser sur le gaspillage alimentaire. 

Le glanage en ville consiste à récupérer des ordures, des biens encore utilisables. L’expression fait référence à toute sorte de biens tels que des meubles ou encore des vêtements. Mais nous allons nous pencher sur la nourriture.

Celle-ci est le plus souvent jetée dans les poubelles des supermarchés ou de centres de distribution alimentaire.

Les glaneurs.euses étaient perçu.es jusqu’à peu comme des personnes en situation d’extrême précarité. De nos jours cela n’est plus uniquement le cas car beaucoup de personnes utilisent la pratique du « freeganisme » pour dénoncer la société de surconsommation.

Cette pratique a pris de l’importance, et il existe aujourd’hui des mouvements activistes comme Food Not Bombs, qui sert des repas aux gens dans la rue ou les Gars’pilleurs qui luttent contre et critiquent la consommation excessive et le gaspillage que cela génère. Ces mouvements luttent contre les non-sens de notre société.

Les Glaneurs et la Glaneuse, Agnès Varda (2000)

 

Economiquement nôtre

Evidemment gratuit, glaner peut techniquement même devenir une source de revenus mais là n’est pas l’idée. Les économies, avec de la patience et un petit savoir-faire en cuisine, pourront vous permettre de garder pas mal d’argent pour les fins de mois difficiles. Les pros de la récup, s’ils estiment en avoir trop pour eux, privilégieront le troc ou le don car ils.elles ne souhaitent pas créer de la perte à leur tour.

Cependant, en Norvège il existe une chaîne qui va, de manière très occasionnelle, rémunérer pour débarrasser ses stocks. Mais il sera plus fréquent de voir le contraire, à savoir des rabais sur de la nourriture en date limite.

 

Ecologiquement vôtre

 Sauver des aliments consommables de la poubelle est toujours une victoire. Le parcours de l’objet est optimisé, le volume de déchet organique baisse (car trop rarement finissant comme compost). Aux Etats Unis, le gaspillage représente près de 50% de la nourriture produite ; en France on est environ sur un tiers.

La dégradation des matières organiques produit du méthane, un gaz à effet de serre plus de 20 fois plus polluant que le CO2 (oui oui comme le pet des vaches !). 1 kilo de déchets alimentaires équivaut à plus de 4 kilos de CO2, l’équivalent de 20km en voiture. La récupération de nourriture est donc positive pour le bilan environnemental.

 

Socialement eux

 Sur les marchés, avec un peu d’expérience, il est possible de développer des relations de confiance avec les maraîcher.es et vendeur.euses qui sont conscient.es de cette pratique. Il est important d’arriver au moment opportun. Pas trop tôt avant la fin du marché, ni trop tard une fois que tous le monde est parti et qu’il n’y a plus rien dans les ordures. Avec un peu de courage vous pouvez même aller vous présenter et expliquer votre démarche directement. Vous n’aurez pas satisfaction à chaque fois mais il faut avoir le mérite de tenter.

Autre pratique pour les plus aventureux : fouiller dans les poubelles. Très mal vu dans l’inconscient populaire de notre société mais à essayer, avec un peu d’expérience. Cependant, ne rentrez jamais « en concurrence » avec des gens que vous estimerez plus dans le besoin que vous.

 

 

Niveau hygiène

Il arrive tous les ans que des personnes tombent malade gravement à cause d’intoxication alimentaire. C’est pour cela que vous vous devez de bien faire attention sur cette pratique :

  • La date limite de consommation (DLC ou péremption) est une information obligatoire déterminé par rapport aux risque sanitaire et de conditions normales de transport et de stockage.
  • La date de durabilité minimale, généralement utilisée pour la qualité et de gestion de stocks. Au delà de cette date, les propriétés comme le goût, l’odeur ou le contenu nutritionnel du produit peuvent être altérées et l’obligation légale oblige les commerçants à les jeter.

Les déchétarien.ne.s défient les règles d’hygiène alimentaire établies par la société en postulant notamment que dans le monde « aseptisé » dans lequel nous vivons, ces dates sont assez conservatrices. Pour autant que les conditions de préservation soient favorables, le produit ne devient pas impropre à la consommation une fois la date limite. Soyez tout de même bien prudent.e.s sur des produits comme la viande, le poisson, les œufs ou les laitages.

Lecriduzebre.org

 

Mais est-ce bien légal tout ça ?

 Le glanage est toléré sauf si vous vous trouvez à un endroit qui l’interdit, comme une propriété privée ou une inscription « défense d’entrer ».

Si des déchets sont disposés dans une benne, il s’agit soit de la propriété de l’utilisateur, soit celle de la firme responsable de l’enlèvement. Le propriétaire légal peut donc porter plainte contre un.e récupérateur.trice sous prétexte qu’ils ou elles soient entré.e.s par effraction. L’éthique de cette action se doit d’être respectée. Les bennes régulièrement vandalisées sont souvent sous cadenas ou des produits chimiques y sont déposés directement pour éviter ce type d’action. Le marché reste l’une des meilleures alternatives.

Pensez également, suivant la situation, à bien vous équiper. L’utilisation de gants solides, de lampes torches, de chaussures antidérapantes ou un couteau de poche pourra vous êtres très utile.

Enfin, en faisant preuve de bon sens : en ne forçant pas les cadenas, en ouvrant et fermant les sacs plutôt que de les déchirer pour les personnes qui passeraient derrière vous, en agissant discrètement, en respectant les demandes des gens, en ne grimpant pas dans un compacteur à déchets, alors vous devriez, avec un peu d’entraînement, trouver l’exercice ludique, surtout si vous êtes bien accompagné !

LeMonde.com

 

Sources :