La crise environnementale au cœur de l’épidémie de Covid-19
L’ONU nous alerte que cette crise sanitaire est un nouveau signal d’alarme d’un écosystème en danger. En 2016 déjà, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) soulignait que 75 % de toutes les maladies infectieuses émergentes proviennent des animaux et qu’elles sont étroitement liées à la santé des écosystèmes. En effet, la diversité des espèces et les zones tampons naturelles entre les humains et les animaux sauvages font partie des barrières essentielles contre la propagation des maladies.
Les bouleversements climatiques, liés aux émissions de gaz à effet de serre des activités humaines, aggravent la situation : les changements de température, d’humidité et de saisonnalité affectent directement la survie des microbes dans l’environnement. De plus, les épidémies de maladies risquent de devenir plus fréquentes à mesure que le climat continuera de changer.
Le verdict de l’ONU est sans appel : il faut mettre un terme à la destruction de l’écosystème et limiter le changement climatique.
Quelle société pour demain ?
Il est évident qu’un plan d’urgence à court terme est la priorité pour venir en soutien aux personnels soignants, aux plus précaires, aux services publics et aux acteur.trice.s les plus impacté.e.s.
En parallèle, nous devons aussi dès maintenant nous interroger sur les mesures à mettre en place à long terme pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. L’objectif est de poser les bases d’une société plus juste et plus résiliente où la destruction de la nature, l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre et la hausse des inégalités ne sont plus acceptables. A titre d’exemple, le Réseau Action Climat, dont le REFEDD fait partie, énonce les 4 piliers à respecter à l’avenir pour une plus grande résilience face aux crises. Dans ce cadre, le REFEDD souhaite apporter sa contribution et son expertise dans l’enseignement supérieur, qui sera l’un des secteurs cruciaux pour rétablir les bases d’une société écologique et solidaire.
Les recommandations du REFEDD
Pour reconstruire un système sur des bases solides, tou.te.s les citoyen.ne.s doivent être formé.e.s aux enjeux environnementaux, climatiques et de biodiversité !
L’enjeu est grand, la transition écologique et sociale ne peut se faire que si l’ensemble de la population a conscience de ces enjeux et les intègre dans sa vie active.
Il faut dès lors s’assurer que tou.te.s les citoyen.ne.s ont de solides connaissances ainsi qu’une compréhension du rôle de leur métier dans la transition. En tant qu’étudiant.e.s, jeunes diplômé.e.s, nous faisons l’expérience directe de cette lacune dans notre enseignement, alors que la population doit être formée et sensibilisée pour comprendre et accepter la mise en oeuvre de politiques environnementales et sociales ambitieuses. Cet enseignement est essentiel à tous les âges de la vie, et doit être intégré non seulement dans le primaire et le secondaire mais aussi être généralisé dans l’enseignement supérieur et au cours de la vie professionnelle…
Pour ce qui concerne l’enseignement supérieur, nous proposons de :
- Mettre en place un socle commun de connaissances précises et critiques des enjeux climatiques et environnementaux.
- Généraliser, en plus du socle commun, un enseignement de qualité de ces enjeux adapté à chaque cursus.
- Mettre en place un plan massif de formation continue à ces enjeux, notamment des professeur.e.s et des cadres des secteurs publics et privés.
- Intégrer des enjeux environnementaux dans les politiques de recherche.
Par ailleurs, tous les établissements doivent à l’avenir avoir un rôle exemplaire en enclenchant eux-mêmes cette transition environnementale, démocratique et solidaire dans leurs campus, pour plus de résilience.
Pour cela, nous proposons de :
- Mettre en place une politique d’achat responsable basée sur un système d’économie circulaire et des partenaires locaux.
- Proposer une alimentation saine, locale, de saison, biologique et accessible à tou.te.s.
- Soutenir et mettre en avant la solidarité, les aides aux plus précaires et les associations étudiantes.
- Instaurer la participation systématique de toutes les parties prenantes aux prises de décisions.
Enfin, d’autres mesures structurantes sont nécessaires à long terme pour la bonne application de toutes ces mesures et pour atteindre la neutralité carbone.
Pour cela, nous proposons de :
- Rendre obligatoire l’application du Plan Vert pour les établissements d’enseignement supérieur d’ici 2022.
- Rendre les partenariats des établissements compatibles avec la transition écologique.
- Rénover les infrastructures et promouvoir la sobriété énergétique.
Nous souhaitons de vraies réformes pour améliorer l’enseignement supérieur avec un budget dédié et conséquent alloué à la mise en place de ces mesures. Ces dernières serviront à long terme, ce sont des investissements en l’avenir, à la fois pour les futures entreprises, les organisations publiques, les associations et les initiatives citoyennes afin de réaliser la transition écologique.
Imaginez si l’ensemble des citoyen.ne.s était formé à cette fin et appliquait au mieux leurs compétences dans leur vie personnelle et professionnelle, pour construire les bases solides d’une société écologique, solidaire et résiliente !
Nous avons soumis ces propositions sur plusieurs plateformes pour construire ensemble le monde d’après la crise. N’hésitez pas à soutenir ces propositions :
- Notre contribution au jour d’après ;
- Notre participation à la consultation « Inventons le Monde d’après » ;
- Nous avons aussi contribué sur la plateforme France Stratégie
Pour aller plus loin :
- Notre contribution à la Convention Citoyenne pour le Climat pour plus de détail sur notre volet formation ;
- La tribune et la pétition : “Plus jamais ça, signons pour le jour d’après” ;
- Les 50 propositions de la CCC et notre tribune pour les soutenir !