Tout le monde connait les chiffres sur la pollution des océans, les tonnes de déchets qui y sont déversés et les impacts engendrés. Mais si l’on regarde les déchets d’un peu plus près, ils sont constitués de nos déchets du quotidien. Nous sommes donc tou.te.s impliqués dans cette histoire ! Notre cible du jour : les coton-tige !
Etat des lieux
L’association Surfrider a compté le nombre de coton-tige ramassés lors de ses « Initiatives Océanes » de 2016. Sur cinq sites, l’association a comptabilisé plus de 16 000 bâtonnets de coton-tige : cela représente plus de trois fois la hauteur de la tour Eiffel ! Ces petits batônnets ouatés sont dans le top 10 des déchets retrouvés sur les plages.
Comment arrivent-ils sur nos plages ? D’abord, bon nombre d’entre nous les jette dans la cuvette des toilettes au lieu de les mettre dans une poubelle. De la même manière que les préservatifs, les serviettes hygiéniques ou les applicateurs de tampons, ils sont évacués avec la chasse d’eau et sont retenus à l’entrée des stations d’épuration.
Rémi Lombard-Latune, ingénieur de recherches à l’Institut National de Recherche en Sciences et Technologie pour l’Environnement et l’Agriculture explique que : « Une station d’épuration est protégée des afflux massifs d’eau par un déversoir d’orage. En cas de fortes pluies, les eaux qui dépassent le débit maximal de la station sont rejetées dans la nature et les coton-tige qui flottaient dedans ou qui s’étaient amassés dans les égouts partent avec. Il peut aussi y avoir des stations mal entretenues où les objets s’accumulent au niveau du « dégrillage » et finissent par empêcher l’eau de passer. On atteint alors le seuil du déversoir, et c’est le même phénomène qui se produit. »
Effets sur l’environnement
Une fois les coton-tiges déversés dans les océans, les effets néfastes sont considérables. Et les premières victimes sont de nouveaux les poissons et les oiseaux marins car ils sont capables de les avaler. Cristina Barreau de Surfrider indique que le problème de ces bâtonnets est leur forme : « [celle-ci] est dangereuse car elle peut provoquer des occlusions intestinales ou perforer les organes des animaux qui les avalent ».
L’autre problème de ces résidus plastiques est qu’ils se désintègrent en micro-plastique. Ainsi, les animaux marins les ingèrent sans même sans rendre compte et en consomment d’autant plus … Ces animaux meurent donc soit par occlusion intestinale soit par une accumulation de plastique dans leur estomac.
Il est communément admis que si nous ne faisons rien d’ici 2030, tous les poissons auront ingéré du plastique. Et comme si cela ne suffisait pas, beaucoup d’entre nous consomme ces animaux une fois qu’ils ont été pêchés… Vous voyez où je veux en venir ?
Alternatives
Mais rassurez-vous, aujourd’hui les choses bougent : ça commence par exemple avec la loi biodiversité adoptée le 20 juillet 2016. Elle implique que tous les coton-tige ne soient plus fabriqués avec du plastique mais avec des matières biodégradables. D’après Rémi Lombard-Latune, cela soulagera le littoral puisque les « coton-tige en papier vont s’imbiber d’eau, ils flotteront donc beaucoup moins et seront mieux interceptés par le réseau. Et même s’ils finissent dans la nature, ils se dégraderont beaucoup mieux que ceux en plastique. »
Néanmoins, vous pouvez aussi stopper votre consommation de coton-tige et cela reste la solution la plus convenable pour notre chère planète. Voici quelques alternatives :
Tout d’abord il y a l’oriculis. Il s’agit d’un cure-oreille qui se présente sous la forme d’une tige recourbée. Il est généralement fait en matière naturelle, le plus souvent en bambou mais parfois en bois. L’avantage majoritaire est qu’à moins que vous le cassiez, il pourra vous servir à vie ! Et vous pouvez vous en procurer dans la plupart des magasins bio.
Vous pouvez aussi utilisez des sprays auditifs mais de manière occasionnelle.
Les coton-tige font partis des choses sur lesquelles nous pouvons agir, alors ne les jetons plus dans les toilettes et privilégions les oriculis !
Article rédigé par Emmanuelle Trouslard, chargée biodiversité au REFEDD
Dans la série REFEDD vs Plastique :