HopHopFood, la plateforme qui redonne du sens au partage

Fondée en 2016 par Jean-Claude Mizzi, Sibylle Azandossessy et Michel Montagu, l’association HopHopFood propose, par le biais d’une plateforme, de créer des espaces de solidarité et d’échanges alimentaires. Comment ? En rapprochant les personnes qui en ont besoin de celles qui en ont envie, sans barrière de langue, de comportement ou de coûts. En stade d’expérimentation à l’heure actuelle, notamment dans la ville de Sceaux, cette jeune plateforme voit les choses en grand.

 

 

Manger bio, local, de saison, … Autant de bons conseils qui peuvent, de prime abord, ressembler à des contraintes et paraître secondaires lorsque l’on a un budget serré. Malheureusement, études et budget serré vont bien trop souvent de pair, et de nombreux étudiants doivent faire face à la précarité alimentaire.

LA PRECARITE ALIMENTAIRE, QU’EST-CE QUE C’EST ?

La précarité alimentaire se définit comme un accès restreint ou incertain à une alimentation saine et régulière[1]. Les dépenses liées à l’alimentation sont les premières à être diminuées lorsque l’on rencontre des difficultés financières. En octobre 2017, des études menées par la SMEREP, la FAGE, l’Observatoire de la vie étudiante, l’INSEE et la Croix-Rouge, ont montré que 20% des 18 – 24 ans vivent sous le seuil de pauvreté en France, et sont donc potentiellement touchés par la précarité alimentaire. En plus des effets néfastes sur la santé, une mauvaise alimentation favorise le sentiment de fatigue, la difficulté à se concentrer et les baisses de moral[2].

Consciente de cette réalité, l’association HopHopFood a récemment créé une plateforme permettant aux particuliers de se mettre en contact afin de récupérer et de donner gratuitement leurs produits alimentaires non consommés. La plateforme s’adresse à tous, et particulièrement aux plus démunis comme les jeunes mères seules, les migrants, et les étudiants.

 

 

FAIRE D’UNE PIERRE DEUX COUPS

HopHopFood mène de front deux initiatives : lutter contre la précarité alimentaire en luttant contre le gaspillage. Et lutter contre le gaspillage alimentaire par le biais des ménages a du bon, car en France, chaque année, sur les 10 millions de tonnes de déchets alimentaires produits, 6,5 millions le sont par les particuliers. Parmi ces déchets, 20% ne sont ni périmés ni entamés, ce qui représente en moyenne 20kg de gaspillage par personne et par an[3].

En ciblant les territoires où l’insécurité alimentaire est la plus importante, HopHopFood espère pouvoir mettre plus facilement en relation les personnes qui ont trop avec celles qui n’ont pas assez, et avoir un impact significatif à la fois sur le gaspillage, et sur la précarité alimentaire.

C’est ainsi que la ville de Sceaux a été choisie pour être le « territoire d’expérimentation » de la démarche, car elle remplit les deux critères indispensables : sur les 20 000 Scéen.ne.s, 10 000 sont des étudiant.e.s, dont 25% en situation de précarité alimentaire[4]. De plus, Sceaux étant une ville francilienne, elle fait partie de la région française qui gaspille le plus avec ses 114,5kg d’aliments jetés par an[5].

 

CONCRETEMENT, COMMENT CA FONCTIONNE ?

Comme vous l’aurez compris, HopHopFood est une association à but non lucratif qui s’est dotée en 2017 d’une plateforme géolocalisée pour créer des espaces de solidarité autour de l’enjeu de l’alimentation. Vous pouvez d’ores et déjà télécharger l’application sur un produit Apple, un Androïd, ou bien l’utiliser via Internet !

 

Après être allée faire un tour sur la plateforme, j’ai noté que celle-ci est intuitive : deux onglets s’affichent et nous permettent de choisir si l’on veut partager ou recevoir un produit. Le but étant de favoriser les échanges de proximité afin de créer un espace de solidarité et de convivialité, l’utilisateur choisit de se faire géolocaliser par la plateforme, ou bien de rentrer une adresse. Sur le côté gauche de la page d’accueil, un menu déroulant donne accès à son profil, à un tutoriel d’utilisation de la plateforme, et à un onglet dédié aux conseils pour bien partager.

D’après les créateurs de la plateforme, il est possible de donner une appréciation sur la transaction et sur les personnes avec qui celle-ci a été effectuée. Afin d’inciter les utilisateurs à échanger entre eux, le lieu et l’heure de la transaction se décident via un espace consacré aux messages.

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN

Si vous souhaitez vous lancer dans l’aventure Hop Hop Food, l’association recrute en ce moment des volontaires en service civique !

Et vous pouvez aller sur leur site internet pour plus d’informations : www.hophopfood.org/webapp

Article rédigé par Sarah, volontaire au REFEDD chargée de mission économie circulaire et alimentation responsable.

Notes:

[1] 2013, INSERM, « La précarité alimentaire est associée à des troubles ultérieurs du comportement chez les enfants ».

[2] 2017, Up le mag, « La précarité alimentaire des étudiants en chiffres »

[3] agriculture.gouv.fr

[4] Mairie de Sceaux

[5] 2015, ConsoGlobe, « Gaspillage alimentaire – qui jette le plus en France et dans le Monde »