La jeunesse se mobilise et fait la grève pour le climat

Greta Thunberg avait lancé le mouvement cet été, la jeunesse l’a suivie : de plus en plus d’étudiant.e.s quittent les cours le vendredi pour manifester pour le climat. Du collège au lycée et même à l’université, la « Climate Strike » du vendredi prend de l’ampleur.

Greta Thunberg, nouvelle héroïne du climat

Cet été, en août 2018, la jeune suédoise de 16 ans a décidé de faire la « grève scolaire pour le climat », comme l’indiquait le carton qu’elle brandissait devant le Parlement à Stockholm. Elle voulait envoyer un message aux candidats, dont elle estimait qu’aucun de leurs programmes ne permettrait de préserver la planète des effets du changement climatique.

Plusieurs écoliers autour du monde l’ont suivie, à commencer par des élèves australiens de 10 à 17 ans qui se sont retrouvé à plusieurs milliers les vendredis dans les rues des grandes villes, pour le mouvement « Strike 4 Climate Action ».

Depuis, le mouvement a pris de l’ampleur, en particulier suite aux prises de parole forte de Greta Thunberg à la COP24 puis, tout récemment, à Davos. Dans ces discours, elle met les grands leaders du monde face à leur responsabilité, refusant la langue de bois :

À la COP24, en Pologne :
You only speak of green eternal economic growth because you are too scared of being unpopular. You only talk about moving forward with the same bad ideas that got us into this mess, even when the only sensible thing to do is pull the emergency brake. You are not mature enough to tell it like is. Even that burden you leave to us children.
(Vous parlez de croissance économique infinie et verte, parce que vous avez bien trop peur de perdre en popularité. Vous parlez de continuer d’avancer avec les mêmes mauvaises idées qui nous ont mis dans cette situation, alors que la seule réaction logique est de tirer le frein à main. Vous n’êtes pas assez matures pour dire les choses comme elles sont. Même ce fardeau vous le laissez à nous, vos enfants.)

Au Forum Economique Mondial, à Davos :
Adults keep saying: “We owe it to the young people to give them hope.” But I don’t want your hope. I don’t want you to be hopeful. I want you to panic. I want you to feel the fear I feel every day. And then I want you to act.
(Les adultes répètent sans cesse qu’ils ont une dette envers les jeunes, qu’il faut leur donner de l’espoir. Mais je ne veux pas de votre espoir. Je ne veux pas que vous soyez plein d’espoir. Je veux que vous paniquiez. Je veux que vous ressentiez la peur que je ressens tous les jours. Et je veux que vous agissiez.)

Les « Climate Strike » du vendredi prennent de l’ampleur

En Belgique, en Allemagne, en Suisse ou en Australie, depuis plusieurs semaines, de jeunes et même de très jeunes élèves reconduisent grève scolaire et manifestations pour exiger des États qu’ils agissent contre le réchauffement climatique.

La Belgique en particulier a entendu l’appel de l’activiste suédoise, et les collégien.ne.s, lycéen.ne.s et étudiant.e.s belges sont de plus en plus nombreux dans les rues pour demander de vraies mesures politiques pour le climat.

« La planète n’aura pas d’examen de rattrapage », « les dinosaures aussi pensaient qu’ils avaient le temps », « il n’y a pas de planète B », « arrêtez de nous voler notre avenir. » Ils étaient 3 000 le 10 janvier, près de 13 000 le 17 et 35 000, jeudi 24, à Bruxelles. La Marche pour le climat du 2 décembre 2018 avait déjà rassemblé plus de 70000 personnes dans la capitale belge !

En France, les jeunes, et notamment les étudiant.e.s et associations étudiant.e.s, commencent à se préparer à la mobilisation. Une Assemblée Générale est notamment prévue le vendredi 8 février à la Sorbonne pour en discuter. Autre rendez-vous, les vendredi 15 et samedi 16 mars seront deux journées de mobilisations des jeunes pour le climat.

Pas convaincu.e.s ? Ecoutez Greta :
Many people say that Sweden is just a small country and it doesn’t matter what we do. But I’ve learned you are never too small to make a difference. And if a few children can get headlines all over the world just by not going to school, then imagine what we could all do together if we really wanted to.
(Beaucoup de gens disent que la Suède est juste un petit pays, et que ce que l’ont fait ne sert à rien. Mais j’ai appris que l’on n’est jamais trop petit pour changer les choses. Et si quelques enfants peuvent faire la Une des journaux autour du monde juste parce qu’ils.elles ne vont pas à l’école, alors imaginez ce que nous pourrions faire tous ensemble si nous le voulions vraiment.)

Pour aller plus loin :