Retour sur le WESES : conférence art et l’écologie #RESES15ans

Lors du WESES 2021 organisé par le RESES, nous avons pu organiser un grand nombre d’ateliers et de conférences, parmi eux, la conférence « l’éveil des sens’ibilisations : l’art au service d’un nouvel imaginaire”.Cette conférence sur l’art et l’écologie invitait les étudiant.e.s à découvrir comment lier créativité, émotions et engagement aux côtés de Solal Moisan, vidéaste et réalisateur d’Avant l’orage, Lucile Cornet Richard, designeuse et chercheuse à l’Ensadlab et ancienne étudiante de l’école des arts décoratifs de Paris en architecture d’intérieur, et Amir Gauthier, étudiant à Emile Cohl.

Dans un monde où le surplus d’informations négatives peut heurter notre volonté d’agir, il devient crucial d’expérimenter de nouvelles manières de vivre et de ressentir le monde qui nous entoure. Et si l’art pouvait nous aider à construire un nouvel imaginaire commun ? Comment l’art est-il une passerelle entre sensibilisation et divertissement ?

La conférence avait plusieurs enjeux. Tout d’abord, créer une immersion sonore et visuelle en première partie, notamment grâce aux œuvres exposées de Amir Gauthier, Mathilde Paletov et Clémentine Mevel. Nous souhaitions montrer comment l’art touche les émotions, suscite l’échange et le débat dans un monde où le militantisme peut prendre plusieurs formes. Ensuite, nous avions pour ambition d’inciter les étudiant.e.s à créer leur propre œuvres engagées écologiquement. Enfin, suite à la création d’une ressourcerie participative par les équipe du RESES, nous espérons permettre aux étudiant.e.s de partager les œuvres qui les ont marqués, d’échanger sur les formes d’art qui les passionnent, et, à termes, créer un regroupement de sources qui pourront être consultées par toutes et tous en quête de divertissement tout en assouvissant leur volonté d’engagement.

Les intervenant.e.s 

Afin de  découvrir comment lier créativité et engagement, nous avons eu l’honneur d’accueillir Solal Moisan, Amir Gauthier, et Lucile Cornet Richard. A travers nos échanges avec eux.elles, nous avons pu explorer leurs parcours, leurs ambitions mais aussi l’impact de leurs œuvres sur les étudiants, et le grand public. 

Solal Moisan, réalisateur

Premièrement nous avons pu en apprendre davantage sur Solal Moisan. Vidéaste et réalisateur chez “4Humans”, et avant chez « On est Prêt » après avoir réalisé un BTS en montage et post-production, ses plusieurs expériences professionnelles m’ont progressivement amené vers sa profession d’aujourd’hui, notamment avec la rencontre de Camille Etienne lors du confinement avec qui il décida de lancer “Pensée sauvage” qui deviendra par la suite “Avant l’Orage”.

Nous avons ensuite eu l’honneur d’accueillir Lucile Cornet Trichard, designer et chercheur à l’Ensadlab et ancienne étudiante de l’école des arts décoratifs de Paris en architecture d’intérieur. Son expérience et expertise en matière d’architecture, design et sur les relations territoriales ont pu nous ouvrir les yeux sur de nouvelles méthodes pour sensibiliser le public.

Enfin, nous avons eu la chance de faire intervenir Amir Gauthier, étudiant d’art à Emile Cohl. Il a récemment été exposé au Festival d’Angoulême de la Bande dessinée pour une planche qu’il a réalisé dans le cadre du concours lancé par l’AFD et Tilt. Vous pouvez par ailleurs voir sa planche exposée à la gare de Lyon à Paris s’il n’est pas trop tard ! 

Certaines questions intéressantes ont pu leur être posées, notamment les suivantes que l’on souhaite retranscrire.

Faut-il choquer pour pouvoir sensibiliser ?

Selon Amir, il faut créer des sensations très fortes afin de marquer le.la lecteur.trice, il faut lancer de l’inquiétude, de l’interrogation. La bande dessinée n’est pas le média le plus immersif car les images sont fixes. Le moyen le plus fort de toucher avec les bande dessinée est de faire de la fiction, de se saisir d’émotions pour susciter l’amusement ou la peur afin de toucher le lecteur ou la lectrice. 

Solal, nous a expliqué qu’il a beaucoup étudié la question notamment pour traiter de l’écologie. En effet, selon lui, il faut savoir créer le choc, “la peur avec un petit sentiment de stress” néanmoins il faut savoir adoucir la fin de son œuvre pour apaiser, ne pas faire laisser son public avec une anxiété totale. Il faut savoir donner la solution, la porte de sortie.

Lucile nous a expliqué un aspect à prendre en compte : le fait que choquer relève de la question du traumatisme. Pour elle, il faut plutôt savoir jouer sur les contrastes. Il est important de regarder qui parle, et à qui on parle. En effet, la réaction émotionnelle peut aussi être déterminée en fonction de qui regarde. Créer un décalage entre l’émetteur (l’artiste) et son récepteur (son public) peut ainsi aider à créer une réaction, une émotion. 

Dessin de Lucile Cornet Richard

Comment savoir si notre projet artistique à un impact sur la sensibilisation et l’engagement de notre public ? Est-il possible d’évaluer cet impact ?

Pour Lucile, la question a du sens. En effet, étant en train de faire sa thèse, elle est obligée de sélectionner des critères, évaluer son projet avec des partenaires, savoir noter les liens créés, les impacts chiffrables, les impacts qualitatifs. Elle nous a aussi expliqué qu’en réalisant des ateliers depuis 3-4 ans en Seine Saint Denis, elle a pu noter les effets de ses interventions à travers son impact éducatif. Toutefois, elle prête davantage attention à son impact sur le bonheur des participant.e.s. C’est ce qui, pour elle, lui permet de réellement visualiser l’effet de son travail. 

Selon Solal, c’est très délicat de connaître son impact. Par exemple pour le court métrage “Générations”, le but était de recréer du lien entre les générations. La mesure de son impact se fait à travers les retours des personnes ayant visionné son œuvre. L’impact au travers d’un écran est plus dur à évaluer et quantifier.
Il souhaite dorénavant se détourner du discours politique pour trouver quelque chose de plus humain, de plus subtile, qui provoque une réflexion personnelle – l’objectif étant de toucher l’empathie des gens.

Présentation de la Ressourcerie

A la suite de ces échanges particulièrement intéressants et des questions du public nous avons pu présenter notre ressourcerie collaborative mise à la disposition des étudiant.e.s.  Chacun et chacune peut y ajouter des œuvres l’ayant sensibilisé, touché, choqué et poussé à l’engagement pour une cause. Cette ressourcerie est disponible ICI.
Vous pourrez dorénavant avoir un accès continu aux références d’autres étudiant.e.s partout en France afin de partager ce qui vous touche, ce qui éveille votre sensibilité et votre volonté de vous engager. 

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