AMAP signifie Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne. Il s’agit d’un partenariat de proximité passé entre un groupe de « consom’acteur.trice.s » et un ou plusieurs agriculteur.trice.s. Cet article vise à donner une vision exhaustive de l’écosystème des AMAP, comment celui-ci s’intègre et se développe au sein du monde étudiant.
L’AMAP : ses principes, son histoire, sa vie
Historiquement, le concept de l’AMAP prend forme au Japon dans les années 60 et porte le nom de « Teikei ». Le principe est simple : l’association et l’agriculteur.trice établissent un contrat dans lequel le.la producteur.trice s’engage à vendre tous les mois une partie de sa production en échange d’un revenu mensuel. Le concept arrive ensuite aux USA dans les années 80 et au Canada sous le nom de CSA (Community for Sustainable Agriculture) et arrive finalement en France en 2001 par l’intermédiaire d’ATTAC. Très rapidement les AMAP s’étendent à toute la France et prennent une ampleur considérable. Ainsi, on passe de 750 AMAP en 2007, à 2000 AMAP en 2015 et plus de 250 000 membres.
Les AMAP ne sont pas isolées et appartiennent à des réseaux régionaux correspondant à des territoires bien précis (Auvergne, Île de France, Corse, etc…). Les réseaux sont des structures créatrices d’AMAP. Ils portent des études et actions inter-AMAP dans le cadre de leur territoire. Ils s’occupent de soutenir logistiquement, administrativement les producteur.trice.s. Ils aident à leur implantation et à leur propagation. Ainsi, chaque personne peut trouver facilement une AMAP à proximité de chez elle grâce à l’annuaire ou à la carte interactive présents sur le site du réseau de sa région.
Les réseaux régionaux forment à leur tour un réseau national : MIRAMAP. Ce « réseau de réseaux » s’occupe de la promotion des AMAP au niveau national, d’effectuer des études, des suivis, ainsi que de la définition d’une AMAP. En effet, MIRAMAP se porte garant de la constitution interne des AMAP et est un des piliers fondateurs de la charte des AMAP.
Car oui, n’est pas AMAP qui le veut, puisqu’il il existe une charte qui définit les principes fondateurs d’une AMAP autour des critères suivants :
- Le lien social
- L’écologie
- L’économie directe
- La cohésion locale
- La transmission aux générations futures
Il en découle les objectifs clés qu’une AMAP porte :
- Fournir une stabilité au.à la producteur.trice, un revenu stable dans le temps
- Construire des liens de solidarité entre les individus
- Soutenir l’agriculture locale et souvent bio
- Établir un lien entre le monde paysan et le reste de la société
AMAP + étudiant·e = Campus durable
Les étudiant·e·s sont de plus en plus sensibilisé·e·s sur les questions environnementales et notamment sur la question de l’alimentation ; ils.elles sont à la recherche d’alternatives bio et durables à leur alimentation. L’AMAP, par ses principes, est une structure porteuse de la transition écologique et offre aux étudiant·e·s cette alternative. Ainsi, on observe sur nombre de campus de France, une augmentation du nombre d’interactions entre le monde étudiant et l’écosystème des AMAP.
Sor-bio, Science Potiron, La cagette des étudiants, Fac verte Aix, Amap campus Rouen, etc… Pour ne citer qu’elles, toutes sont des AMAP étudiantes ayant pris forme ces dernières années, promouvant l’alimentation durable et par-delà celle-ci participant directement à la transition écologique. Concrètement, les étudiant·e·s disposent pour un tarif de l’ordre de 10 euros (adaptable selon la situation financière de chacun·e) par semaine, d’un panier hebdomadaire de légume bio produit localement et équitablement.
Le Refedd en particulier soutient ces actions et met à disposition plusieurs outils pour développer son AMAP, à commencer par sa fiche pratique « Comment créer une AMAP » présentant tout l’intérêt de l’AMAP étudiante avec une méthodologie en 5 étapes pour la construire sur son campus. Nous proposons aussi une formation alimentation durable donnant une large vision de celle-ci en abordant plusieurs angles : historique, valeurs, structures, législatif, modes d’actions, etc… et mettant en avant l’intérêt de l’AMAP pour les campus.
Bien sûr le Refedd n’est pas seul à promouvoir les AMAP pour les étudiant·e·s. D’autres acteur.ice.s appellent aussi à la création d’AMAP étudiantes comme Animafac, certains syndicats étudiants ou la chaine youtube « Partager c’est sympa », qui a fait une très bonne vidéo et n’hésite pas à inciter les associations étudiantes à aller dans ce sens, voire même à créer leur propre AMAP. Car celle-ci est porteuse d’une écologie sociale forte qui rend possible l’ambition de l’alimentation saine, équitable et sur le plan environnementale équilibrée (l’ensemble des trois formant l’alimentation durable) pour tous.tes. Faire une AMAP, c’est donc rejoindre une dynamique qui renforce cette ambition, la concrétise puis la réalise. Ainsi, si un campus durable parfait existe, alors il y a forcément une AMAP dans ce campus !
À bon entendeur ! 😉
Rédigé par Alexandre Partouche, chargé de mission alimentation durable