Retour sur notre Afterwork à Lyon : les métiers du numérique responsable

Dans le cadre des actions menées par le REFEDD, un Afterwork sur les métiers du numérique responsable a été organisé le lundi 4 novembre à Lyon. Retour sur cette soirée riche en échanges.

 

 

L’impact de la pollution numérique 

Le numérique représente aujourd’hui 7% de la consommation énergétique mondiale ! Cet usage est supérieur à la dépense énergétique globale de l’Inde, qui se trouve être le 3ème pays consommateur d’énergies. Dingue, non ? 

Différentes formes de pollution sont provoquées par le digital. Il y a la pollution par le réseau qui regroupe les ondes, l’électricité utilisée et l’énergie puisée pour refroidir les serveurs. Un aspect matériel est également à déplorer. Il est intensifié par la recherche constante du « high tech » et l’obsolescence programmée. Une nuisance plus impondérable et insaisissable sera la perte de lien social.

Cette consommation n’est donc pas négligeable. Le REFEDD décide d’agir et nous permet l’échange avec trois professionnel.le.s du numérique responsable le temps d’une soirée pour discuter  autour des problématiques suivantes : Un numérique responsable est-il possible et est-ce un secteur porteur ? 

Rencontres 

Au sein du TUbà, jeunes étudiant.e.s, professionnel.le.s en reconversion ou simples curieux.ses étaient invité.e.s par le REFEDD afin de débattre et de fixer les enjeux de ce sujet. Nous recevons alors Pierre Yves Gosset, délégué général de l’association Framasoft et Quentin Dupont, ancien élève de l’INSA, ingénieur informaticien chez GRAP et bénévole chez Framasoft. Cette association créée en 2004 a pour but l’éducation populaire et la sensibilisation de tous face aux enjeux du numérique. GRAP est quant à elle une coopérative d’activités mutualisant les services d’une alimentation locale et biologique. Enfin, Pauline Mathelin Rouillet nous a évoqué les problématiques auxquelles elle fait face chez Simplon en tant que chargée de formation et de relation entreprise. Cette société s’intéresse au développement du digital d’un point de vue social. Elle forme les personnes isolées du numérique pour les rendre éligibles à l’emploi.

Au quotidien, nos intervenant.e.s ont admis avoir rencontré de nombreux problèmes. Le numérique peut provoquer de nombreuses ruptures et complications. Tout d’abord, par sa consommation énergétique comme précisé plus haut. Mais aussi par un manque d’accessibilité sévère. Les besoins des entreprises grandissent et celles-ci favorisent le recrutement de candidats à l’aise avec le digital. Or les formations autour de ces outils peuvent être inabordables pour bien des candidats. Par ailleurs, l’obsolescence programmée causée par les entreprises « high tech » est un phénomène dévastateur. Le numérique est un dispositif merveilleux mais qui, par sa practicité et ses performances, peut engendrer une importante et inquiétante dépendance à la machine. Le numérique est alors « le poison et le remède ». Il va s’agir de s’en servir avec agilité et lucidité.

 

 

Le numérique responsable, qu’est-ce que c’est ? 

Accessible : cela demande une adaptation des sites pour tous et toutes mais aussi l’accès à une connexion internet universel.

Éthique, convivial et inclusif : Internet comme un outil de partage et de facilitation du quotidien. Il doit nous permettre de décharger les professionnel.le.s de certaines tâches. Un paysan s’occupe de sa production et non de sa communication.


Émancipateur : il doit nous donner le pouvoir d’agir, de communiquer et de s’informer aisément. Il est une étape pour atteindre un but et non le but en lui-même.

Afin d’harmoniser l’accès au digital, il est facile de former votre entourage aux techniques et aux maîtrises de l’informatique. Au-delà de façonner un numérique plus garant d’une transition verte et sociale, les internautes que nous sommes doivent se responsabiliser et identifier les pouvoirs auxquels ils font face. Cela peut se traduire par des gestes simples : 

  • Méfiance face aux GAFAM 
  • Se“dégoogliser” 
  • Adapter ses outils à ses besoins
  • Avantager la low tech : moins consommatrice d’énergie, produit réutilisable

Sur une dimension plus commune, au sein d’une entreprise par exemple, nous pouvons : 

  • Internaliser son informatique en développant ses propres outils
  • Favoriser les logiciels libres et partager son savoir 
  • Mutualiser en décentralisant les choix de ses outils
  • Récupérer la chaleur produite par les serveurs informatiques des centres de données pour chauffer les bureaux ou habitations

Un numérique responsable est donc envisageable. Ce secteur d’activité est très florissant et propice à la création d’emplois. Sur Lyon, plus de 40 postes seraient à pourvoir dans le secteur du digital pur. Les rémunérations sont légèrement au-dessus de la moyenne.

Le digital est coupable de pollution !

Chaque jour, notre monde évolue en fonction de cette révolution numérique. Nous nous alimentons de manière différente, nos sources d’informations ne sont plus les mêmes… Il représente néanmoins un outil de communication et de partage exceptionnel. Le numérique peut être façonné et devenir l’opportunité de changer les comportements. Dans cette logique, il est primordial de favoriser l’IT for green : mettre à disposition les technologies pour s’informer, innover, analyser au service de l’environnement.

Article rédigé par Margot Gragez.