Pour des jeux vidéos écologiques et solidaires

Aujourd’hui, les jeux vidéo forment un immense ensemble d’univers immatériels. Pourtant, ce support numérique a des conséquences belles et bien concrètes sur l’économie et sur l’environnement. Dans cet article, il sera question d’aborder les enjeux écologiques à travers les jeux vidéo : des conséquences de son industrie aux solutions qu’il propose, en passant par des exemples de jeux qui évoquent d’une manière ou d’une autre notre rapport à la crise écologique.

Quand ludique ne rime plus avec écologique

Les jeux vidéo sont devenus un loisir (voire un art) très pratiqué, en particulier chez les jeunes générations. En 2022, malgré une baisse post-covid, le marché du jeu vidéo représentait 170 milliards d’euros dans le monde, dont 5,5 milliards en France. A titre de comparaison, la musique ne représentait “que” 26 milliards d’euros pour cette même année !

L’énorme succès de cette industrie culturelle et économique a également des conséquences sur l’environnement : les jeux vidéo polluent, et ils polluent beaucoup. Chaque année, l’industrie vidéoludique est responsable de l’émission de 37 millions de tonnes de CO2. Cette pollution est  principalement causée par la fabrication des composants des consoles et des ordinateurs ainsi que par les milliers de serveurs qui supportent des quantités énormes de données téléchargées ainsi que la connexion simultanée de millions de joueurs et de joueuses.

Les jeux vidéo comme étendard de la cause écologiste

Si les jeux vidéo polluent, ils peuvent également être des porte-paroles de la cause écologiste. En effet, la diversité de ce média et les interactions qu’il propose permettent d’aborder la question écologique de nombreuses manières.

Ainsi, certains jeux parlent des conséquences de la crise écologique sur notre monde comme dans Alba où l’on incarne une petite fille qui découvre la faune marine sur une île méditerranéenne et qui décide de mobiliser la population locale pour la protéger. D’autres jeux intègrent les enjeux écologiques dans leur contenu comme Les Sims 4 : Écologie qui permet au personnage que l’on incarne de devenir éco-innovateur-ice et d’investir dans les énergies renouvelables. D’autres jeux vont cependant plus loin dans leur démarche en remettant directement en cause le système économique et industriel à l’origine de la crise écologique. C’est le cas du jeu culte Final Fantasy VII qui permet d’incarner des héros et héroïnes qui forment un groupe éco-terroriste contre une puissante organisation qui exploite l’énergie vitale de la planète pour produire de l’énergie et des armes. Si ce scénario pouvait sembler futuriste et fictionnel à l’époque de la sortie du jeu en 1997, il s’inscrit désormais dans des enjeux médiatiques et politiques très actuels.

Questionner les codes du jeu vidéo

Les créateurs et créatrices de jeux vidéo ne s’arrêtent pas là. En effet, certains jeux intègrent les enjeux écologiques au cœur de leur gameplay, c’est-à-dire dans la manière dont on y joue, c’est le cas de Terra Nil, un jeu de gestion sorti le 28 mars sur PC, MAC et smartphone. D’habitude, dans un jeu de gestion, l’objectif est d”exploiter les ressources de l’environnement (les minéraux, les plantes, l’eau, etc) pour se développer et gagner. A la fin de la partie, l’environnement est donc complètement transformé et artificialisé comme dans Sim City par exemple. Dans Terra Nil, c’est l’inverse, vous arrivez sur une terre futuriste où tout a été détruit et vous devez redonner vie à la nature en intégrant des points d’eau, de l’air, des plantes et des animaux. Pour gagner la partie, vous devez mettre en place un écosystème viable sans les êtres humains et partir sans laisser aucune trace en recyclant des bâtiments par exemple. 

Une prise de conscience lente mais certaine dans l’industrie vidéoludique

Les démarches écologiques existent également au sein même de l’industrie des jeux vidéo. Certains studios ont décidé de développer des jeux moins énergivores et “low-tech qui ont des graphismes moins réalistes mais qui compensent par leur direction artistique plus originale. Ces jeux “low-techdemandent moins d’énergie et polluent moins. De plus, comme ces jeux demandent des machines moins puissantes pour fonctionner, les joueurs et les joueuses changent  moins souvent de console ou d’ordinateur, ce qui réduit la pollution liée à la production.

Enfin, on remarque également le développement de la lutte contre l’obsolescence programmée grâce à des studios qui valorisent Linux, un système d’exploitation (comme Windows) open source. Cela signifie concrètement qu’il est accessible à tout le monde et qu’il est amélioré par la communauté. Grâce à ces améliorations, Linux allonge la durée de vie des équipements et permet donc à une plus grande échelle de réduire la pollution liée aux jeux vidéo.

Une liste de jeux vidéo à jouer seul ou à plusieurs, avec une souris, une manette ou même son téléphone en mains

Pour finir,  voici une liste non exhaustive de jeux vidéo qui abordent les enjeux écologiques d’une manière ou d’une autre, parce que les jeux vidéo sont une expérience à la fois individuelle et collective que l’expérience qu’ils proposent est en partie faite pour être partagée : 

  • Beyond Blue
  • Plasticity
  • Final Fantasy VII
  • Alba
  • Endling – extinction is forever
  • Eco
  • Climate quest
  • Deal : a green new election
  • Les sims 4 : écologie
  • Lumino City
  • Never Alone
  • Terra Nil 
  • End of Lines
  • Tchia (à venir)

Article rédigé par Adrien Bigoin