Retour sur notre “Cours de botanique : mandragore, thym et autres plantes magiques”

Le 9 mai, le REFEDD a organisé un cours de botanique en ligne sur les plantes médicinales et comestibles. Cette conférence a été organisée dans le cadre des REncontre Nationales Etudiantes pour le Développement Durable (RENEDD) et a réuni 40 participant.es. Margot, vice-présidente du REFEDD, et Colline, toutes les deux étudiantes en master Biodiversité Ecologie Evolution à Montpellier ont animé cet atelier avec Marie et Myllane, nos deux animatrices réseaux à Paris et à Lyon.

Petit cours express de botanique

Margot a commencé par nous apporter quelques connaissances théoriques sur la botanique. 

D’abord, qu’est-ce qu’une plante ? Une plante est un organisme photosynthétique terrestre. A ce jour, il existe 400 000 espèces de plantes, et pour cet atelier nous nous sommes concentré.es sur les fougères, les gymnospermes et les angiospermes.  Une plante est composé d’un tronc ou tige qui sert à s’ancrer dans le sol et lui apporter les minéraux, de ramifications (branches) avec des feuilles qui vont permettre à la plante de faire de la photosynthèse (produire des composés sucrés qu’elle ne peut pas puiser dans le sol). Les ramifications et les feuilles sont implanté dans des noeuds.

Pour identifier une plante, il faut prêter attention à son aspect général, sa phyllotaxie, c’est-à-dire la disposition des feuilles et des rameaux, la forme des divers organes tels que les feuilles (simples ou composées) et les fleurs (symétrie..), à la forme de l’inflorescence (en grappe, en épi …) et aux fruits (charnus, secs…) s’il y en a.

Comment récolter et consommer les plantes ?

D’abord, quelques consignes générales : 

  • Toujours être sûr.e de l’identification de la plante : ce que l’on ne connaît/identifie pas, on ne le cueille pas et on ne le mange pas !
  • S’assurer que l’espèce de plante n’est pas protégée : cueillir une plante protégée peut vous exposer à une amende de plus de 10 000 €. Pour connaître la liste des plantes protégées rendez-vous sur les sites de l’INPN (national et régional) et de l’IUCN (international).
  • Il est conseillé également de ne pas récolter les plantes trop proches de la route, car elles accumulent les métaux lourd dans l’air ; les plantes aquatiques parce qu’elles sont vectrices de maladies ; dans les champs et les vergers car ce sont des terrains privés avec des risques de traitements aux pesticides. 
  • Les fruits ramassés au sol ou proches du sol doivent toujours être cuits avant d’être consommés.

Une fois les plantes ramassées, il faut les laver 15 minutes dans une eau vinaigrée avant de les utiliser. Pour tester les réactions allergiques, il est préférable aussi de tester la plante soit en la mangeant et en la recrachant, soit en la frottant dans le creux du coude et en attendant quelques heures. 

⚠️ Pour l’instant, il est déconseillé d’utiliser les plantes aux propriétés anti-inflammatoires qui pourrait empêcher l’organisme de se défendre contre le virus du COVID-19. 

Les plantes peuvent ensuite être consommées fraîches ou être séchées, en infusion à boire ou dans les bains, être ingérées ou appliquées sur la peau, en macérât d’alcool, huileux ou glycériné (ce qui permet une bonne conservation). Il est également possible d’en faire des sirops.  

Un petit florilège de plantes comestibles et/ou médicinales à ramasser 

Les plantes contiennent une grande diversité de molécules qu’on peut utiliser pour se soigner.

Quelques recettes 

À titre exhaustif, ce sont des plantes et des recettes utilisées par les animatrices de l’atelier de manière fréquente. Il existe un très grand nombre de recettes, et il faut en essayer parfois plusieurs pour trouver celle.s qui vous convient.ennent. Il en est de même avec les plantes utilisées, beaucoup peuvent être employées, seules ou en synergie, pour traiter une même pathologie. Ces recettes intègrent quelques plantes qui ne peuvent pas être trouvées à l’état sauvage en France mais dont les propriétés médicinales sont tout de même très intéressantes. 

⚠️ Attention, il est primordial de bien identifier les plantes que tu ramasses et de bien les laver ou de les cuire comme indiqué lors de l’atelier. En cas de doute, ne les consomme pas, ou consulte un.e phytothérapeute ou un.e pharmacien.ne.

Certaines plantes peuvent provoquer des allergies ou des réactions indésirables chez certaines personnes. Nous te demandons donc d’être vigilant.e !

En cas de troubles importants ou de maladie de longue durée, consulte toujours un.e médecin.

Contre l’anxiété/le stress: 

  • Tisane d’une seule plante ou d’un mélange : verveine, tilleul, camomille romaine ou allemande, valériane, marjolaine… Il est également possible d’infuser ces plantes dans son bain pour relaxer.
  • Macérat huileux de lavande à appliquer sur la peau : infuser des fleurs de lavande vraie dans une huile végétale neutre (4 à 6 semaines de macération). Laisser macérer une semaine à température ambiante puis 3 semaines dans un endroit plus chaud pour obtenir un meilleur macérat huileux. 
  • Quelques gouttes d’huiles essentielles de camomille romaine ou de lavande sur l’oreiller, sur un sucre ou avec du miel à mettre sous la langue, en diffusion ou dans le bain.

⚠️ Éviter de mettre directement les huiles essentielles sur les muqueuses (comme la langue).

Contre les insomnies: 

  • Infuser une grosse cuillère à soupe de houblon avec une cuillère à café de valériane dans 50 cl d’eau chaude et boire une tasse quelques heures avant le coucher puis une au coucher en cas d’épisode d’insomnie.
  • Pour les petites insomnies ponctuelles ou favoriser l’endormissement, il est possible d’utiliser la recette précédente ou utiliser les plantes données dans la partie contre le stress et l’anxiété.

Contre la toux et les problèmes respiratoires : 

⚠️ Point Covid 19 : si vous avez des symptômes qui vous font penser au Covid 19 (toux, fièvre, fatigue inhabituelle, difficultés respiratoires, maux de têtes…), évitez tout contact et contactez un médecin, ou, si les symptômes s’aggravent, appelez le SAMU (15) ou envoyez un message au numéro d’urgence pour les sourds et malentendants (114). (Toutes les consignes du gouvernement)

  • Sirop de bourgeons de pin : recouvrir 100 g de bourgeons de pins avec de l’alcool fort (minimum 50°), laisser infusion dans un bocal hermétique entre 24h et 48h. Filtrer le liquide et bien essorer les bourgeons pour en faire sortir tout le jus. Ajouter de l’eau pour avoir au total 1 L de liquide (eau et macérat) puis faire bouillir pendant 20 à 30 minutes avec au moins 1 kg de sucre en veillant à couvrir la casserole au maximum. Verser dans des contenants stérilisés pour le stocker. 
  • Thym : en sirop ou en infusion. Pour le sirop, faire bouillir 1L d’eau puis le verser sur 250 gr de thym et laisser reposer durant 24h dans un bocal fermé ou hermétique. Filtrer la préparation et essorer le thym, puis faire bouillir à nouveau le litre d’infusion avec 1L de 20 à 30 minutes avec au moins 1 kg de sucre en veillant à couvrir la casserole au maximum.  Verser dans des contenants stérilisés pour le stocker. 
  • Huiles essentielles de thym à thymol, d’eucalyptus radié et/ou de cyprès vert, seul ou en combinaison, quelques gouttes à mettre sur son mouchoir et à respirer ou en inhalation. 
  • Huiles essentielles de tea tree et/ou de ravintsara à combiner avec les huiles essentielles précédentes ou non, en cas de légère infection. Ces huiles essentielles sont principalement utilisées comme antiseptique. 
  • Combiner avec des écorces de saule en cas de légère fièvre ou de courbatures.

N.B. : Pour les recettes de sirops, il est important de garder le couvercle de la casserole quand le liquide bout ou de faire infuser la plante dans un milieu fermé car les molécules sont volatiles et pourrait s’évaporer avec la vapeur d’eau, le sirop perdrait ainsi ses propriétés. Il est possible, une fois que les deux sirops présentés ci-dessus sont prêts, de les mélanger (à raison de 50% chacun) pour combiner les effets. Le mélange est aussi facile à réaliser car les plantes peuvent être récoltées ensemble au printemps. 

Contre les petits problèmes de digestion : 

  • Infusion de romarin, de verveine, de camomille, de menthe, de cumin et/ou de basilic (à boire avant, pendant ou après le repas). Les plantes aux propriétés antispasmodiques aideront à diminuer les crampes, d’autres plantes comme le romarin stimulent la sécrétion des glandes biliaires et du foie, stimulant ainsi la digestion naturelle. 
  • Huile essentielle de cumin, de menthe verte ou poivrée et/ou de romarin, à raison d’une goutte dans un verre d’eau. Ces plantes aident à améliorer la digestion, et la menthe aide également en cas de nausées. Il est possible dans ce dernier cas de sentir le flacon. 

Contre les brûlures :

  • Macérat de fleurs de soucis des champs (aussi appelé Calendula) dans de l’huile végétale. Remplir un pot avec le plus de fleurs possibles et recouvrir d’huile végétale et bien mélanger pour imprégner complément les fleurs, puis laisser macérer au soleil environ 3 semaines. Appliquer plusieurs fois par jour sur la région de la brûlure jusqu’à cicatrisation. Ne pas utiliser en cas de brûlures trop sévères au début ou s’il y a des plaies ouvertes. 

Contre les douleurs menstruelles : 

  • Infusion de verveine, d’achillée millefeuilles, d’orties blanches, de camomille, de tilleul, de romarin et/ou de feuilles de framboisier parmis les plantes les plus fréquemment utilisées, à boire quelques jours avant et pendant les règles à raison d’un litre par jour (environ 15-20 g de plante sèche par litre). Il est également possible d’utiliser la sauge officinale, mais cette plante ne peut être utilisée en cas d’antécédents médicaux liés au système endocrinien (SOPK, cancer du sein, …). La proportion des plantes que vous utilisez dépend de l’effet recherché : antispasmodique, anti-douleur, légère diminution du flux sanguin, anti-inflammatoire … 
  • Les huiles essentielles de basilic tropical, d’estragon et de cyprès vert (20 gouttes de chaque HE dans 30 mL d’huile végétale) en massage sur le bas du ventre plusieurs fois par jour. L’huile essentielle de menthe poivrée possède de légères propriétés anesthésiantes mais elle a également une légère influence sur la régulation des hormones et donc il vaut mieux la privilégier pour d’autres usages à cette période là (nausées, maux de têtes…)
  • Les plantes médicinales se trouvent aussi au marché : les plantes de la famille des Brassicaceae contient une molécule réduisant les douleurs menstruelles. Il est donc intéressant de manger des choux, des navets, de la moutarde, … Les plantes sauvages de cette famille sont aussi pour la plus grande majorité comestibles et il est possible de les récolter. 
  • Afin d’améliorer l’effet médicinal des plantes, il est possible de bannir le gluten, l’alcool, le soja, les produits laitiers et la viande quelques jours avant et pendant les règles. Cette alimentation a tendance à augmenter l’inflammation ou le taux d’hormones, et donc la douleur. 

Article rédigé par Marion Pignel, Margot Brondani et Amélia Porret.